Ski de randonnée en Amérique du Sud
Effectuer un voyage à ski de randonnée en Amérique du Sud, plus spécifiquement au Chili ou en Argentine, reste une expérience merveilleuse. La période de l’année (hiver austral, donc pendant l’été en France), les paysages mêlant le blanc de la neige, le vert des Araucarias – ces arbres si atypiques – et le bleu de l’eau des lagunas, les sommets, qui sont souvent de beaux volcans en forme de dôme, tout concourt à un total dépaysement.
La différence entre le ski de randonnée au Chili et le ski de randonnée en Argentine est qu’on skie le plus souvent des volcans dans l’un, et globalement plus des sommets dans l’autre (même si on peut se contenter de volcans).
Skier un volcan, parfois encore actif, est une sensation particulière, un vrai sentiment d’aventure nous remplit la première fois. C’est magique !
Au Chili, là où les volcans sont le plus nombreux, le ski de randonnée s’apparente plus à du ski andinisme. En Europe, on dirait du ski alpinisme, c’est-à-dire que cela combine des qualités de skieur de randonnée avec celle d’alpiniste, car on doit effectuer quelques manipulations de corde, ou chausser les crampons, mais en Amérique du Sud, on dit ski andinisme !
Après avoir effectué deux voyages à ski de randonnée au Chili , et skier un grand nombre de volcans différents, je souhaite explorer désormais le côté argentin avec un voyage assez original, à ski de randonnée en Argentine, de Mendoza à Bariloche, en longeant la frontière chilienne. Là encore, il y a pléthore de sommets éloignés et peu parcourus à ski. Le plus dur est presque de choisir… même si le travail de recherche et d’imagination est ce qu’il y a de plus long.
En effet, parmi la centaine de volcans skiables qu’il y a au Chili notamment, très peu sont facilement approchables car complètement isolés (pas de route ou piste arrivant au pied du volcan, ou végétation très dense rendant l’approche problématique voire impossible). Il faut avoir vécu une de ces approches pour s’en convaincre, ce qui est d’ailleurs une aventure unique et dépaysante !
Prenons l’exemple du volcan Tolhuaca. Une piste désormais privée, fermée, et appartenant à une entreprise d’exploration géothermique, permettait d’accéder non loin de ses flancs.
C’est maintenant un parcours du combattant. En partant de la laguna blanca (petit lac sauvage entouré d’araucarias) il faut soit longer les rives boueuses pour rejoindre des pentes menant à une arête finale très escarpée, soit remonter des pentes forestières très denses rejoignant un plateau enneigé menant lui-même aux pentes classiques jusqu’au sommet. Nous avions décidé de tenter l’expérience en visant les pentes forestières. Ce fut plusieurs heures harassantes, à avancer mètre par mètre au milieu de lianes, dans une végétation dense où ne l’on ne se voyait plus à 10 mètres les uns des autres. Nous n’avions pourtant que 200m de dénivelé à faire ainsi pour rejoindre une crête mais nous avions du faire demi-tour, éreintés, mais satisfaits d’avoir vécu une expérience particulière, que l’on ne peut pas vivre dans les Alpes.
Les autres caractéristiques du ski de randonnée au Chili, en Argentine ou plus généralement en Amérique du sud sont une neige plutôt dure à cause des vents importants, même si on trouve une neige plus légère proche de la Patagonie comme à Bariloche, de par l’influence de l’océan. Mais aussi des quantités de neige qui peuvent être importantes en très peu de temps, comme ce fut le cas fin Juin 2016, garantissant alors des tonnes de poudreuse ! Les conditions changent assez vite (réchauffement ou refroidissement brutal) là-bas, de Juin à Octobre, période totale pendant laquelle on peut pratiquer le ski andinisme.
Y aller une fois, c’est l’assurance de vouloir y revenir…